L'un des défis des représentants du personnel d'aujourd’hui est de veiller au bien-être des salariés dans un monde où la compétitivité à augmenté les risques psychosociaux.
Ils possèdent pour cela des outils législatif comme l'instance CHSCT, mais se retrouvent malgré tout bien souvent face à une direction figée sur les résultats sécurité d'entreprise plutôt que sur la santé de leurs salariés. 
Alors comment parvenir a dépasser ses obstacles et avoir une véritable politique santé en entreprise ?
 
 
 
 
 
En tant que membre du CHSCT de mon entreprise, il m' est bien difficile de mener à bien ma mission surtout quand mon patron est un dirigeant paranoïaque tout-puissant.
 
Pourtant pour veiller à la prévention il y a bien la présence du responsable qualité hygiène sécurité environnement, mais force est de constater que malgré sa bonne intention de faire son boulot pour le mieux il n'est en rien décideur, car c'est uniquement le dirigeant de l'entreprise qui dicte la véritable politique sécurité de la boîte. Ajoutez à cela que la qualité, autre domaine de compétence de son métier  qui lui accapare la plupart de son temps, on peut de ce fait dire que son rôle se cantonne plutôt à faire baisser le taux d'accident par tous les moyens même parfois les moins orthodoxes que de trouver des solutions efficaces et durables.
 
Débordé, dépassé, ce "collaborateur" n'a donc pas beaucoup de marge de manœuvre surtout s'il veut garder son boulot.
Alors que dire de lui si lorsqu'en plus les représentants du personnel au CHSCT sont très vigilants sur la sécurité de leurs collègues ou plutôt de la santé de leurs collègues ?
 
Il est alors évident que je n'envie pas sa place, car avoir le cul posé sur deux chaises ça peut devenir délicat, voir sujet au pétage de plombs.
 
Cependant, ce cas n'est pas une généralité, car il y a bien des entreprises où la paix et l'harmonie règne mais elles ne courent malheureusement pas les rues  et on n'en fait pas suffisamment d'éloge à mon goût pour s'en inspirer.
 
Donc pour revenir au rôle des représentants du personnel, j'ai plutôt parlé de santé que de sécurité, car c'est bien là que se trouve la différence entre la direction et les salariés : une différence de langage, mais pas que, de fond aussi.
 
Pour la direction, la santé des salariés est importante si, avouons le, elle permet d'améliorer la productivité alors que pour des représentants du personnel plus proche du bien-être de leurs collègues, la santé est primordiale afin qu'ils puissent poursuivre leurs carrières en toute sérénité.
 
D'autant plus qu' aujourd'hui la vie n'est peut-être pas plus difficile qu'autrefois, mais en tout cas elle est plus anxiogène, car pris  dans une course au toujours plus, toujours plus vite, pollué par des informations négatives et ceux à tous les niveaux tant professionnellement que personnellement.
La vie de famille est, entre moments de joie et de bonheur, aussi pleine de contraintes et d'épreuves que la vie professionnelle. 
 
Trouver un équilibre dans ces deux domaines est alors essentiel voir vital,  car n'oublions pas que nous passons un tiers de notre temps au travail représentant ainsi une grande partie de notre vie, et à vrai dire, je n'ai pas envie de perdre ma vie à la gagner.
 
On voit bien alors l'importance de revendiquer de meilleures conditions de travail, mais pas seulement, car pour aller plus loin dans la démarche, il faut penser à son ergonomie tout entière.
 
Le problème est que bien souvent les employeurs favorisent la sécurité à celle-ci alors que l'une ne va pas sans l'autre.
Ils ne considèrent que très rarement l'écart entre le travail prescrit et le travail réel, surtout quand ça les arrange.
 
Mais que se passe-t-il si malheureusement la charge de travail, les conditions de travail sont dégradées ? Et bien comme toute chose dont les limites sont outre passées : ça casse.
 
Et dans ce cas-là, on ne peut pas dire que la législation est favorable envers les salariés, car dans la plupart des cas, on perd son job.
 
La santé au travail doit donc être là pierre angulaire du bon fonctionnement d'une entreprise parce qu' un salarié heureux est un salarié créatif et ... productif.
 
Si la santé des salariés devient la priorité de la direction alors les résultats sécurité, et donc la productivité suivront naturellement. Le rôle des représentants du CHSCT, mais aussi des Délégués du Personnel pour les petites entreprises est d'insuffler aussi cette idée à la direction. 
 
J'entends déjà certains hurlés, rouspétant et criant que ceci est facile à dire, utopique voir irréalisable, mais c'est justement en ayant la conviction et la foi en cette idée que nous pouvons faire avancer les choses et avoir une vraie politique de santé au travail
 
Comme disait Mark Twain ", c'est  parce-qu'ils ne savaient pas que c'était impossible qu'ils l'ont fait.
 
Et tout ça est possible avec du travail de terrain, accompagné d'écoute et d'empathie envers nos collègues qui devant notre sincérité ne pourrons que comprendre et soutenir notre action.
Puis c'est ensemble et petit à petit devant de vrais résultats que la direction comprendra que la valeur humaine est la seule et unique valeur ajoutée de l'entreprise et non pas des chiffres apposés dans un tableau à des fins économiques.
 
Pour finir, on peut alors se demander comment utiliser concrètement les prérogatives du CHSCT pour mener à bien cette mission ? 
 
Affaire à suivre donc...
 
Si cet article vous à plut ou vous parle n'hésitez pas à réagir en ajoutant vos commentaires sur ce sujet auxquelles je me ferais un plaisir de vous répondre, mais pas trop non plus au risque de me burnouter. 
 
Xavier Thibernard
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